Notre randonnée chamelière se déroule sur le territoire de la tribu des Oulad Sassi de la confédérations des Ideichily.
La partie occidentale de l’Adrâr Mauritanien offre une très grande diversité de paysages. Le plateau est quadrillé par un dense réseau de failles d’origine tectonique où s’écoulent les oueds. Ici les ergs blonds viennent s’échouer contre les lames redressées de grès noirs. L’érosion a modelé les paysages au fil des millénaires.
En fond de vallée, la douceur des palmeraies se si...
Jour 1Vol au départ de Paris pour Atar
Aéroport de Paris - Atar
Le vol affrété au départ d’Atar est prévu en début d'après-midi pour une arrivée à Paris en fin de journée.
Atar - Chinguetti
Transfert en véhicules 4x4 pour rejoindre l’ancienne cité de Chinguetti (2h environ de trajet).
La piste pour monter sur le plateau (dhar) est, à ce jour bonne, mais elle peut être dégradée par les pluies qui surviennent en fin d’été.
Si nous en avons le temps, visite de la vieille ville : bibliothèque(s), palmeraies et jardins. Si non, cette visite est remise au lendemain matin.L'ancienne cité de Chinguetti
Chinguetti fut fondée par les Ida Ouali vers 1525, en amont d’Abweyr, aujourd’hui disparue, elle même créée en 1261.
L’étymologie probable du toponyme shingitî serait :- puits du cheval, du soninké : si : puits + n : de + gede : cheval.
Chinguetti fut le centre commercial le plus actif et la ville la plus importante du Sahara occidental. Elle fut considérée par les Mauritaniens comme la 7ème ville sainte de l’Islam avec ses 11 mosquées, ses 100 puits et son cercle de savants.
En 1675, un massacre perpétré par une partie des Ida-ou-Ali entraîna l’éclatement du groupe dont les survivants fondèrent un autre ksar dans le Tagant, Tidjikja.
Il ne reste aujourd’hui qu’une seule mosquée et le souvenir des périodes prospères…
Les principales tribus qui composent sa population sont les Ida-ou-Ali, les Laghlal et les Oulad Gheilan.Avec leurs ruelles étroites et tortueuses, leurs nombreuses impasses, leurs maisons basses et sombres à base de matériaux locaux, leurs quasi-absence de places et d’espaces communautaires, Chinguetti et Wadâne ont une structure de vieux ksour densément blottis autour de leurs mosquées.
Jour 2En piste pour l'Adrâr occidental
Chinguetti - Oued El Bhair
Nous poursuivons notre transfert en véhicule 4x4. L'erg Warane se développe au sud de la ville. Nous le longeons sur une quarantaine de kilomètres. Puis, après avoir coupé le cordon gréseux de Zarga, par des plateaux de grès noir, nous atteignons les zones fracturées de la bordure de l'Adrar. L’oued Timinit franchi, nous roulons maintenant sur des regs dénudés entrecoupés d’oueds abritant quelques palmeraies.
En milieu d’après-midi, les véhicules s’engagent dans une raide et caillouteuse descente qui mène en fond de vallée ; nous rejoignons notre équipe chamelière dans (Tarf Laghmagh). Ici, en Adrâr central, les paysages tranchent d’avec les horizons rectilignes du grand dhar de Chinguetti. Le relief est mouvementé et les crêtes de grès noir dominent de profondes vallées en auge. Après les avoir déchargés, les véhicules repartent sur Atar. Nous bivouaquons sur la rive de l’oued El Bhair.
Jour 3A pied entre villages, gorges et les dunes de Taffoujert
Oued El Bhair - Erg Taffoujert
Début de la randonnée chamelière. Les falaises mauves tranchent singulièrement avec le vert dense des palmiers dattiers.
Le sable blanc ajoute à ce tableau une note de douceur. A pied, nous cheminons tantôt en fond de vallée, tantôt sur les corniches rocheuses pour atteindre les Gleïtat El Hamar qui sont des trous d’eau enchâssés dans une fracture de la roche.
Nous y avons découvert une petite station de peintures rupestres en 1998. Nous revenons progressivement dans la zone d’épandage de l’oued Abteilli. Le campement est établi en bordure nord de l’erg Taffoujert.
####Déroulement quotidien de la randonnée chamelière :
En Mauritanie, le rythme est en général le suivant :
Réveil au lever du jour. Au moment du petit déjeuner, chaque participant apporte son sac de voyage et son matelas afin que les chameliers puissent sans tarder répartir les charges et bâter les animaux.
Départ entre 7 h et 8 h, et marche jusqu’à 11 h ou 12 h suivant les saisons et les étapes.
La pause de midi peut être longue en raison des heures chaudes du milieu du jour. Les chameaux sont systématiquement déchargés et poussés vers le pâturage.
Après le déjeuner : 2h 30 à 3h de marche, suivant les étapes.
Arrivée en fin de journée au bivouac, ce qui laisse libre le début de soirée avant le repas et la veillée.
Jour 4Navigation hauturière en direction de la montagne noire
Erg Taffoujert - Guelb Ajat
Les grandes dunes de l’erg Taffoujert se développent quasiment jusqu’à la dépression naturelle de l’oued El Khatt, entre les plateaux de l’Adrâr occidental et du Tagant.
En coupant les premières dunes de la partie septentrionale de l’erg, nous découvrons l’oued Tibounkrine. Cet oued magnifique dévoile son alignement d’arbres aux essences variées et s’enfonce dans l’erg blond.
Lors des années prospères, de nombreux jardins s’échelonnent sur tout le sillon que décrit l’oued. Au loin, le guelb Ajat se dresse et impose sa masse sombre, au-dessus des sables. L’aklé, certaines années, est très serré et la caravane avance à grand peine et évite parfois le massif par le nord. Nous coupons l’aklé qui nous sépare du guelb Ajat. Nous nous installons pour la nuit au pied de ce piton rocheux.Dans de petites vallées, de temps en temps, des puits temporaires sont creusés. Les nomades Ideichili ont pour habitude de s’établir dans ces zones de l’Adrâr au plus fort de la saison sèche. Le printemps approchant, ils reprennent souvent leurs migrations en direction du sud-ouest, vers les pâturages de Bou Nagâ ou de Timassoumit, à la rencontre de la mousson africaine.
Les Oulad Sassi font partie de la confédération tribale des Ideichili. De tout temps les Ideichili ont joui d’une certaine autonomie par rapport aux tribus Hassan et à l’autorité amirale. Ils furent une source de contestation quasi permanente aux divers pouvoirs successifs. La pénétration française en Mauritanie fut un temps déstabilisée par la mort de X. Coppolani (chef de la mission de pacification en Mauritanie), tué à Tidjikja le 12 mai 1905 par une bande armée essentiellement constituée de gens de la tribu Ideichili.
Jour 5Les douceurs de la dépression de Bou Aboun
Guelb Ajat - Bou Aboun
Contournant le guelb Ajat par le nord, nous retrouvons les dunes pour atteindre la petite palmeraie de Lourdiyya qui nous accueille pour la pause de midi. En suivant un axe de marche plein nord et après avoir franchi un petit col, en contrebas, se déploie la superbe et généreuse vallée de Bou Aboun. Les sables blancs contrastent fortement avec les roches cuites par le soleil.
Le fond de la cuvette peut n’être, certaines années, qu’un immense champ de cultures traditionnelles comme le mil, le sorgho ou une variété de cucurbitacée du nom de voundi en hassaniyya.
Ce légume est très important dans l’alimentation des maures. La chair n’est que peu utilisée mais les gros pépins sont séchés et moulus. La farine ainsi obtenue entre dans la composition des bouillies pour les enfants, de la soupe pour le mois de ramadan. Parfois, lorsque le ciel se montre beaucoup moins généreux, seuls les acacias occupent l’espace. Bou Aboun est alors rendu au silence du désert.
Jour 6Un reg aux cailloux noire et le rebord de l'Adrâr
Bou Aboun - Foum Tiguent
Après avoir quitté le fond de la dépression par des sentiers caravaniers tracés par des siècles d’échanges commerciaux, nous atteignons les deux gueltas El Boul.
L’austérité minérale du reg reprend ses droits. Au nord-ouest s’élève une chaîne de montagne et, de son point haut, le panorama est magnifique.
A l’ouest, derrière les derniers ressauts de l’Adrâr, se développent les grands massifs de dunes de l’Inchiri et du Trarza qui s’échappent d’une traite vers l’océan Atlantique.
En contrebas, les bosquets de palmiers de Foum Tiguent s’étalent dans la vallée. La bordure ouest de l’Adrâr est pratiquement atteinte. Les diverses strates de grès sont très redressées et, ayant glissées et s’étant décalées les unes par rapport aux autres, elles laissent apparaître de larges sillons colonisés par les oueds.
Cette configuration géomorphologique caractérise la partie occidentale de l’Adrâr. Au nord de la palmeraie de Foum Tiguent, sur des sables blancs qui montent à l’assaut des grès, nous établissons notre camp.
Jour 7La gorge de Hnouk, falaises et palmeraies
Foum Tiguent - Hnouk
Malgré une occupation humaine importante, il nous arrive d’observer une faune très représentative des régions sahariennes.
Le chacal doré (Canis aureus) est bien représenté ainsi que le fennec (Fennecus zerda) et le renard famélique (Vulpes rueppelli).
Quelques hyènes tachetées (Crocuta crocuta) prélèvent de temps en temps des animaux (chèvres ou moutons) dans les troupeaux. Le ratel du Cap (Mellivora capensis) et le porc-épic (Hystrix cristata) sont aussi présents.
Chez les félins, il nous a été possible d’observer des chats des sables (Felis margarita) et en automne 1998, un ou des gros félins non réellement identifiés, ont circulé dans tout l’arc de l’Adrâr. Il pourrait s’agir de guépards (Acinonyx jubatus), ou plus vraisemblablement de caracals.
Leurs migrations ont été suivies grâce aux déprédations qu’ils commettaient sur les troupeaux d’ânes des campements. Il semble qu’ils auraient pisté les transhumances des nomades Ideï Boussat du Hodh en direction du nord de la Mauritanie.En cheminant entre roche et sable nous atteignons le petit village de E-n-Terguent. Là aussi, le long de l’oued N’Beika se suivent des chapelets de palmeraies et de jardins. Nous poursuivons notre route en direction du défilé d’Hnouk.
Nous passons la nuit en amont du défilé.
Jour 8Entre les barkhanes et le plateau
Hnouk - El Mghaïmin
Nous remontons l’oued Hnouk, par la rive droite. Adossées contre les massifs rocheux, d’imposantes dunes servent de support aux multiples villages constitués de tikkits et maghmeuls traditionnelles.
Du village de Nouïb, nous franchissons un dernier massif de dunes et nous accédons à l’oued El Mghaïmin. Dans les points bas en bordure de l’oued, le ruban vert des palmiers laisse parfois place à d’épais bosquets de tamaris. La végétation, sans être très dense, est très diversifiée. Les grara ou jardins sont cultivés en périodes favorables.
Sur notre axe de marche, une zone de roches érodées se profile et les langues de sable montent à l’assaut des pitons relevés. Ici encore, les grès sont tourmentés, érodés en tours, ruines envahies par les sables.
Le bivouac est établi dans l’oued Eker.
Jour 9En direction de la gorge à la mémoire des autruches
El Mghaïmin - Oudeï En Na’am
Cet oued nous conduit jusqu’à la ligne de partage des eaux et nous poursuivons en direction de l’Oudeï En Na’am qui, perpendiculaire à nous, est blotti au fond d’une vallée. Un superbe ensemble de barkhanes couvre le fond de l’oued avant que, vers l’ouest, il ne s’engouffre entre des parois resserrées.
Jour 10Le gros bourg d'El Meddah, villages et palmeraies
Oudeï En Na’am - El Meddah
La guelta de Tajemleilit, enchâssée dans un canyon étroit, laisse échapper au milieu des palmiers un mince ruisseau d’eau claire sur environ 800 mètres. En suivant la gorge, nous débouchons sur les premiers palmiers de l’opulente région de l’Amatlich. Ayant rejoint le plateau, nous surplombons maintenant la vallée d’El Meddah.
Ici, coincée entre les grandes dunes de l’erg Amatlich et les falaises mauves de l’Adrâr, la bourgade d’El Meddah se développe et prospère malgré son isolement. La société maure vit en quasi-autarcie et sur un rythme établi depuis des siècles. Après avoir traversé El Meddah, nous bivouaquons, immergés dans les dunes de l’Amatlich.
Jour 11Immersion dans les dunes
El Meddah - Erg Amatlich
Les grands massifs de dunes se développent, parallèles les uns aux autres et perpendiculaires à l’axe des vents dominants. Les grands couloirs interdunaires permettent une circulation caravanière relativement facile. Nous coupons le massif en enchaînant les lignes de somptueuses crêtes. Au nord de l’erg, la roche reprend ses droits. Elle est fracturée, érodée et forme à quelques endroits de véritables labyrinthes. Des gueltas, comme Azoueiga, sont nichées au fond des canyons et conservent une eau superbe. La végétation exubérante abrite des myriades d’oiseaux et d’insectes de toutes sortes.
Nous regagnons le doux écrin des dunes pour la nuit.
Jour 12 - 13Une faille, des palmiers et de l'eau
Erg Amatlich - Azoueiga
Nous longeons la bordure de l’erg et les lignes pures des dunes guident nos pas.
Au nord se déploie, en alternance de couleurs, le liserai d’un vert intense des palmeraies puis une mosaïque de verts composée par différentes essences arborées comme les Acacias raddiana (Talha), Balanites aegyptiaca (Teichot), Boscia senegalensis (Eizine).
Puis vient la bordure sombre du massif de l’Ibi el Akhdar au pied duquel se blottissent quelques villages.
Jour 14La bordure septentrional de l'Amatlich, puis retour à la capitale de l'Adrâr Et Tmar
Graret El Vras - Atar
A la mi-journée, nous regagnons les véhicules qui assurent notre transfert en direction de Atar que nous atteignons en fin de journée.
L'auberge confort et agréable de notre correspondant nous accueille pour le repas du soir et la nuitée.
Jour 15Vol en direction de Paris
Atar - Aéroport de Paris
Le vol affrété au départ d’Atar est prévu en début de matinée pour une arrivée à Paris en milieu d’après-midi.
920€ (par personne)
Sylvain Votre agent local, spécialiste des circuits sur mesure et voyages en petit groupe en Mauritanie |